Ecoute le coeur des gens

Ecoute !
Ecoute le coeur des gens qui chiale.
Il est blotti depuis si longtemps au fond
D'eux mêmes qu'il ne sait plus quoi dire.
Ecoute, il n'y a pas les bons ou les mauvais,
Le bien ou le mal. ll y a la vie.
La sienne, celle qui nous fait du bien,
Celle qui nous fait du mal.
Il y a dans chaque être qui cherche son chemin autant
De coups de poings que de poignées de mains.
Ecoute !
Il n'y a pas ceux qui sont tristes, ceux qui sont gais.
Il y a des mots de détresse et des mots d'allégresse
Il y a la tendresse qui se blesse à chaque amour naissant.
Il y a la mort qui se presse, la vie qui se dresse,
L'Éternité, la Solitude.
Ecoute le coeur des gens qui chiale.
Il est comme le tien, comme le mien,
Celui des uns, celui des autres.
Il bat pour la beauté des choses.

Ecoute le coeur des gens !

Entre l'espoir et la détresse
Cherchez l'étoile du berger,
Dans un ciel noir et enfumé,
Faire du rêve une réalité,
Ne plus avoir peur de s'aimer.
Allez tous nos amis, tous nos copains,
Toutes nos joies, tous nos cafards,
Tous nos départs vers l'incertain
Nous ramène un jour au départ,
La vie est une grande aventure,
Il n'y a plus d'aventuriers.
Peindre des toiles sans peinture.
Avoir des yeux pour regarder,
Nos cheveux libres dans le vent,
Nos mains tendues, nos coeurs ouverts,
Sans être adulte, sans être enfant,
Être soi face à l'univers.

Autant d'amour que d'habitudes,
Pauvres humains sur le chemin ;
Parfois trop tendre, parfois trop rudes,
Nos expériences rides nos mains.
À peine fleurie notre jeunesse
Et dessiné notre idéal,
Que se prosterne la vieillesse
Au fond de nos coeurs qui ont mal.
Bêtes humaines, la bêtise
A fait de nous des ignorants,
Notre lumière est bien trop grise.
Et notre espoir pas assez grand.
Mur de béton, tas de ferraille,
Maison de marbre sans chaleur,
Si les meilleurs sont des canailles
C'est que les forts tremblent de peur.

Entre l'espoir et la détresse,
Il y a deux tout petits pas.
Entre la haine et la tendresse,
Il n'y a qu'un mot qu'on n'se dit pas.
Entre l'abîme et le sublime,
Nous nous regardons sans nous voir.
Nos mots nous mentent, nos yeux se griment.
Nous sommes nés sans le savoir.
Il y a des rires dans nos têtes
Qui sont des larmes et de l'angoisse,
Il y a des pleurs dans nos fêtes.
La solitude qui nous froisse.
Frère d'amour sur le chemin,
Rempli de haine dans la bataille :
Même fatigue au creux des reins,
Même violence qui nous mitraille ?
Si l'on se regarde et se voit.
On n'a plus peur, on se sourit ;
Il nous suffit d'une seule fois
Pour mettre au feu tous nos fusil.

Autant d'amour, autant de haine
Que d'habitude et de passion.
La plus donne de l'eau à la graine,
Le soleil mûrit la moisson.
Autant de fleurs que de prisons,
De mélancolie que de joie.
La bêtise touche la raison
Et l'incroyant cherche à la fois.
Même bonté, même avarice,
Nous sommes faits du même bois.
Même pureté ou même vice,
La vérité n'a pas de loi.
Tous nos enfants sont des enfants.
Même foetus et même corps,
Nos drapeaux qui sont différents
Nous conduisent à la même mort.

Entre l'espoir et la détresse,
Il y a deux tous petits pas.
Entre la haine et la tendresse,
Il n'y a qu'un mot qu'on n'se dit pas.

 

Et puisque…

Et puisqu'il faut mourir
Autant mourir d'hiver
Ne rien se souvenir
Un bâillon sur hier
Elle m'a quitté la vie,
Elle me jette au fossé
Elle m'avait toujours dit
Un jour j'vais m'tirer
Je veux ma tombe
Là où je tombe
 
Surtout ne pleurez pas
J'valais comme une bafouille
Pour ton dernier repas
Un sandwich à l'andouille
Une bonne bouteille de Côtes du Rhône
Et c'est bien sûr
Gravir la dernière côte
Vers Dieu et ses injures
Je veux ma tombe
Là où je tombe
 
Les enfants j'vous aimais
Je vous aimerai toujours
J'étais comme un « Je t'aime
A la vie, à l'amour »
J'pissais au cul de l'homme
Jamais aux pieds des arbres
Comme la vie m'abandonne
C'est la mort que je sabre
Je veux ma tombe
Là où je tombe
 
Y a-t-il quelqu'un sur terre
Qui m'ait vraiment compris
Les autres, si c'est l'enfer
Ils sont des amis
Je suis ni mal ni bien
Et alors ! C'est un droit
De mon corps galérien
Je laisse un petit doigt
Je veux ma tombe
Là où je tombe
 
Passion de l'inutile
Telle était ma passion
Funambule sans un fil
Missionnaire sans mission
Je n'fus jamais déçu
Encore moins satisfait
J'étais l'amant cocu
Et ça c'était parfait
Je garde de mes jours
Quelques belles journées
A mon dernier discours
Ma première pensée
Un p'tit gosse dans la nuit
Qui cherchait sa maman
Des visages qui s'enfuient
Des pluies de Jour de l'An
Je veux ma tombe
Là où je tombe
 
Et s'il me reste encore
Un tout petit moment
Je veux trinquer sans bord
Vivre un dernier instant
Vous dire qu'il n'y a pas d'heure
Une toute petite seconde

Et qu'on n'en parle plus

La vie est longue paraît-il
Elle déambule au jour le jour
Elle se parsème d'imbéciles
Et de grisaille sur les faubourgs.

J'ai rendez-vous avec la mort
Je n'ai pas peur

II y a des choses du quotidien
Fatigue aux yeux réveil matin
Quelques rencontres incertaines
Les habitudes qui vont certaines.

J'ai rendez-vous avec la mort
Je n'ai pas peur

Je fuis les vieux rats nostalgiques
Les jeunes loups qui se rappliquent
Les temps modernes deviennent risibles
Et j'en appelle à l'invisible.

J'ai rendez-vous avec la mort
Je n'ai pas peur

Parfum discret de cette femme
Qui m'a foutu le vague à l'âme
Et que je porte accroche-coeur
Sans rien attendre du bonheur
J'me dis "Les femmes, souffrir pour elles ?
Elles sont au charme dérisoire
Elles se contentent d'étincelles
Pour l'incendie, vas te faire voir !"

J'ai rendez-vous avec la mort
Je n'ai pas peur

Je voudrais mourir au matin
Chambre d'hôtel
Corps inconnu
Une dernière fois
Serrer les poings
Et qu'on n'en parle plus !

Femme

Femme meurtrie dans ses entrailles,
Femme qui pleure l'enfant perdu
Femme égorgée par ceux qui tuent
Et qui sont fiers de leurs batailles
Femme éternelle sèche tes larmes
Femme à genoux ne prie plus
Au nom de celles qui se sont tues
Femme courage ! Femme courage

Femme qui navigue en quarantaine
Entre un divorce et dix chômages
Femme qui vit sans avantage
Et qu'on a mise en quarantaine
Femme mariée en triste noce
Trop jeune encore et sans savoir
Femme qui ne parle qu'à son miroir
Femme que l'on tient avec des gosses.

Tu es la fille du soleil
Tu marches seule avec la pluie
L'enfant qui contre toi sommeille
C'est ton enfance qui s'enfuit

Femme fardée au bras d'un homme
Sans jouissance sans un seul cri
Femme qui se donne à son mari
Qui voudrait dormir sans personne
Femme qui boit pour oublier
Les jours qui passent et qui s'enfuient
Toutes les journées où elle s'ennuie
Femme qui pleure sur l'oreiller

Femme vieillarde qu'on asile
Coeur outragé sans importance
Finir sa vie sans qu'elle commence
Femme isolée sans domicile
Femme dans le monde qu'on assassine
Vingt ans debout ! Face au bourreau
Femme qui meurt dans son bureau
Meurtrie cassée, femme anonyme.

Tu es la fille du soleil
Tu marches seule avec la pluie
L'enfant qui contre toi sommeille
C'est ton enfance qui s'enfuit

Femme adulée suite princière
Avec pour seule touche de vie
Le droit de briller de se taire
Prisonnière d'un faux paradis
Putain de luxe, sexe et combine
Cocktails pour banquiers inhumains
Pauvre suicide de Marilyn
Riche et célèbre, morte pour rien.

Femme révoltée, femme gavroche
  Femme debout ! seule sur la piste
Femme qui repeigne son petit mioche
Comme dans un vieux film réaliste
Femme naissante sur cette terre
Fille de reine ou fille de rien
Vous êtes toutes au ciel des mères
Le rêve de tous les orphelins.

Tu es la fille du soleil
Tu marches seule avec la pluie
L'enfant qui contre toi sommeille
C'est ton enfance qui s'enfuit

Femme que j'appelle dans ma détresse
Petite étoile à mon destin
Lorsque mes rêves te caressent
J'ai le coeur qui touche le tien
Amour blessé, amour sans gloire
Amour tout seul au p'tit matin
Femme qui hante mon espoir
Femme qui a croisé mon chemin.

Gaspard

C'est un lourd manteau de vieux,
Un vieux manteau tissé de laine,
C'est lourd à porter pour un vieux,
Un vieux manteau couleur de peine.
Il y a des rides qui ont vécu,
Qui ont vieilli comme des pierres,
Je connais des sentiers perdus,
Qui vous mènent au bout de la Terre.
Le vieux Gaspard est tout bancal,
Comme les restes de sa raison,
Loin du vieux monde et des chacals,
Il vit seul avec son prénom.
Le coeur meurtri, tout en lambeaux,
Il porte son manteau de vieux,
Paraît qu'il n'est jamais trop tôt,
Pour que la mort vous casse en deux.
Mais lui, il sommeille avec elle,
Depuis bientôt plus de trente ans,
Depuis qu'on fout à la poubelle,
Tous ceux qui ne gagnent pas d'argent.
Et quand le vieux Gaspard ronchonne,
C'est après les tuiles du toit,
Qui glissent au vent et que personne,
Jamais personne ne changera.
Le vieux Gaspard, il vit tout seul,
Comme un ermite ou comme un fou,
Il en a perdu la parole,
Et ne se lave plus du tout.
Les rats mangent dans son assiette,
Ils sont de bonne compagnie,
Les rats, ils vous font la causette,
Quand vous devenez leur ami.
Entre l'hiver et le printemps,
Gaspard a oublié son âge,
A quoi peut bien servir le temps,
Quand votre avenir est sans pages.
Et à quoi sert l'avenir,
Que l'on soit seul ou des milliers,
Puisque l'avenir c'est finir,
Et qu'une vie doit se gagner.
Chaque jour traînant sa carcasse,
Gaspard traverse le village,
Les rides pleurent dans sa crasse,
Tout dans son coeur a fait naufrage.
Très souvent il repense aux autres,
Aux autres qui un jour sont partis,
C'est vrai que ça compte les autres,
Quand on est seul dans son pays.
Et s'il est resté au village,
C'est parce qu'il savait très bien,
Que même le plus beau des voyages
La plupart du temps mène à rien.
D'ailleurs les autres dans la ville,
Sont aussi perdus maintenant.
Sur la montagne le soleil brille,
Gaspard pleure dans les bras du vent.
Que faire quand on doit crever seul,
A part attendre, attendre encore.
Attendre à perdre la boussole,
Que la vie quitte votre corps.
Le vieux Gaspard ne prie jamais,
Si parfois il signe son front,
C'est comme un geste que l'on fait,
Par habitude et sans raison.
Autour de lui tout est au calme,
Pas un seul bruit un seul potin,
Un vrai paysage de charme,
A faire rêver les parisiens.
Mais lui il rêve de quelques mots,
Ceux que disent les petits enfants.
Il donnerait jusqu'à son mégot,
Pour être grand-père un instant.
Le vieux Gaspard finira seul,
Mon histoire intéresse qui ?
Des vieux qui perdent la boussole,
Y'en a des tonnes dans nos pays.
Si c'est pas l'hospice, c'est la guerre,
Perdus dans le flot de la ville,
Des vieux crèvent d'être solitaires,
Le coeur meurtri, tout en guenilles.
Mourir seul devant sa télé,
Ou dans un village perdu,
On a la même identité,
Quand les autres ne vous voient plus.
Et ma chanson, à quoi elle sert,
Puisque l'avenir c'est finir.
Peut-on avoir le droit sur terre,
D'être vieux sans jamais vieillir ?
C'est lourd un manteau de vieux,
Un vieux manteau tissé de laine.
C'est lourd à porter pour un vieux,
Un vieux manteau couleur de peine.
Il y a des rides qui ont vécu,
Qui ont vieilli comme des pierres.
Je connais des sentiers perdus
Qui vous mènent au bout de la Terre.

Gey

Gey dans le coeur des larmes qui pleurent.
J'veux dire que mes larmes sont pleines de larmes,
Gey le vide vide qui me désarme
Parce que je t'aime encore

Gey ton regard, il me regarde
Et tes cheveux de jais, mon si bel oiseau
Gey tes caresses, ta bouche sur ma peau
Parce que je t'aime encore

Gey pas compris, pourtant je dois comprendre
Tu es partie, tu en avais le droit
Plus je t'oublie et plus je pense à toi
Parce que je t'aime encore

Je fais le pitre, ça fait rire les gosses
Le clown est triste, il ne le montre pas
Ton amitié jamais ne me consolera
Parce que je t'aime encore

Gey la douleur de l'enfant sous les bombes
Par désespoir ne rien me souvenir
Et par tendresse ne plus faire souffrir
Parce que je t'aime encore

Gey dans le coeur des larmes qui pleurent.
J'veux dire que mes larmes sont pleines de larmes
Gey le vide vide qui me désarme
Parce que je t'aime encore
Parce que je t'aime...

Histoire vécue

Le ciel n'était pas bleu et la ville était laide
Elle m'avait demandé tout simplement de l'aide
Elle me parlait d'amour en y croyant à peine
Elle me parlait d'amour pour éteindre sa haine
Elle portait en son ventre un enfant qui bougeait
C'était dur de l'entendre tant ses mots sonnaient vrais
Elle m'a dit que la vie lui faisait souvent peur
Elle me parlait de haine le cœur tout en dehors
Elle caressait son ventre le mien était serré
J'aurais voulu la prendre par la main l'emmener
Loin de la grande ville de la morte cité
Quand on n'a pas de fric on reste prisonnier
Les gens qui nous croisaient avaient des yeux méchants
Je sais ce qu'ils pensaient ils le pensent souvent
J'aurais voulu gueuler insulter les vivants
Hurler au monde entier d'écouter un moment
Elle s'est mise à pleurer comme pleure les enfants
J'aurais voulu l'aider je restais impuissant
Y a-t-il quelqu'un sur terre qui aurait su les mots
La vie est une guerre qui se fait sans héros
Elle m'a dit qu'elle m'aimait comme on aime un ami
Pourtant je n'ai rien fait pourtant je n'ai rien dit
Sa bouche frôla la mienne et puis elle est partie
Comme une pauvre chienne protégeant son petit

Le ciel n'était pas bleu et la ville était laide
Elle m'avait demandé tout simplement de l'aide
Je me suis arrêté pour écouter son cœur
Si tu peux t'arrêter arrête-toi encore.

Hommage à un vieil homme

Il avait dans sa barbe grise, des poux,
J'ai posé mes lèvres sur sa joue,
Une larme a coulé, une larme d'amour.
Je sais, je sais que le monde s'en fout.

Il avait sur les mains, des crevasses, de la crasse,
J'ai posé ma main toute blanche, toute fragile,
Et ses mains qui tremblaient ressemblaient à l'argile.
Je sais, je sais, le monde est imbécile.

J'ai cherché dans ses yeux, tout son désespoir,
J'ai cherché dans ses yeux, une manière de voir,
La richesse dont on m'avait toujours parlé,
C'est au fond de ses yeux que j'ai pu la trouver.

J'ai compris, par sa mort, combien souffrir est dur.
J'ai compris, par sa mort, ce qu'il avait gagné.
Y a-t-il dans vos livres ce petit brin d'azur,
Que cet homme perdu a voulu me donner !
Je sais, je sais que je parle pour rien.

Il n'y a que le vent qui chante sans faire payer

Tu es seul sur ton siège au fond de ce trou noir
Tu écoutes mes mots qui peuvent te soulager
Tu t'empêches de vivre et tu as le cafard
Mais en sortant d'ici, qu'est-ce que tu vas changer

Quand tu seras parti, la salle sera vide
Je serai encore plus seul que ce matin
Les mots pour se cacher, voilà ce qui nous guide
Je ne serai jamais la douleur de tes mains

Toi tu rentres chez toi, et tu longes les murs
Et la rue désertée te fait froid dans le dos
Tu es venue rêver, mettre ton cœur au pur
Tu es venue pleurer au son de quelques mots

Si tu savais ma vie n'a rien de cette scène
Rien de cette musique, rien des cris, des bravos
Juste un peu de chez toi quand ton cœur est en peine
Un peu de ta fatigue quand tu courbes le dos

Ma vie est un comptoir où les hommes en silence
Se saoulent de pression et des mots du voisin
Ma vie est un espoir où tes yeux se balancent
Toi qui te couche seule pour attendre demain

Tu es plus seule sur terre, qu'au milieu des étoiles
Les mots sont des banquiers qui savent te faire payer
Car trop souvent tu sais, comme un peintre sans toile
Quand tu n'as pas d'argent, tu ne peux pas créer

Les artistes, comme le sexe, c'est une histoire d'odeurs
On aime, on n'aime pas, on en parlera dehors
On s'échange les disques, les bouquins et le malheur
Faussaires, montrez vous, tant vous me faites horreur

Tu es fils de rien, ton talent on le juge
Vous êtes, beaux messieurs, tous de sacrés farceurs
Huppés jusqu'au trognon pour nous donner la purge
On vous fait des artistes comme des crêpes au beurre

Et Festival de Cannes, Académie Française
Prix Nobel de la Paix , un « Salut Monseigneur »
Qu'on soit gauchiste ou clown, ou bien montreur de fesses
On est de la même famille quand on ne pense qu'au fric

Le poète ici-bas n'a plus aucune place
C'est le mendiant des rues qui marche toujours seul
C'est le pouilleux meurtri qui pue et qui agace
C'est la prison à vie, l'asile pour les folles

Les maîtres ici-bas t'acceptent et jugent
L'art se vend comme le cul, c'est du fric à gagner
Si tu n'as rien à vendre tu peux prendre refuge
A l'Armée du Salut, ou voler pour bouffer

Je chante comme je pleure, comme je ris comme je t'aime
Et je suis comme toi, avec mes yeux crevés
Avec les mêmes joies, avec les même peines
Avec un soleil noir dans un monde paumé

Que reste-t-il ici, dis-moi, toi qui m'écoutes
Qui a vu un seul homme qui puisse nous sauver
Faut-il faire demi-tour, continuer la route
Le monde est-il banni pour une éternité

Il nous faut effacer les grands noms des affiches
Il n'y a que le vent qui chante sans faire payer
Il n'y a que l'oiseau qui ne joue pas au riche
Il n'y a que l'enfant qui puisse nous sauver

Je chante comme je t'aime, je cherche la tendresse
Et toi sur ton fauteuil ne sens-tu pas tes mains
Qui ont besoin d'amour, de donner des caresses
Je chante pour la vie, pour trouver le chemin

Quand je plante mes yeux dans une sombre salle
Parmi tant de visages, pas un n'm'est familier
Je tremble de tout mon être, et la trouille s'installe
Entre des mots vécus que je dois faire chanter

Que reste-t-il ici, dis-moi, toi qui te caches
Il n'y a que le vent qui chante sans faire payer
Il n'y a que l'oiseau qui montre son visage
Il n'y a que l'enfant qui puisse nous sauver
(bis)

Jean-Marc LE BIHAN

Paroles - 2 -