J'ai des torrents à franchir
Des montagnes à escalader
La liberté pour m'affranchir
Des océans à traverser.
J'ai des idées qui s'entêtent
Tout une vie de révolté
J'ai des orages et des tempêtes
J'ai des étoiles pour me guider.
J'ai des bons amis à laisser
D'autres amis à rencontrer
J'ai des histoires à raconter
Et des enfants à écouter.
J'ai des milliards de douces nuits
Des milliards de belles journées
J'ai le soleil et j'ai la pluie
Les quatre saisons pour rêver.
J'ai ma passion toute ma rage
J'ai mes deux poings, j'ai mes deux pieds
J'ai la beauté des paysages
La splendeur de l'immensité.
Je n'ai pas à perdre mon temps
A jouer les petits monsieur !
J'ai des hivers et des printemps
Je n'ai pas à devenir vieux.
J'ai mille fleurs à te cueillir
D'autres caresses à te donner
L'égalité pour te séduire
Le clair de lune pour t'aimer.
J'ai la folie pour vivre sage
Me battre ! toujours avancer
Rester debout en plein naufrage
Au jour le jour recommencer.
J'ai la misère qui me souffle
Les mots de la réalité
Ne pas rester dans mes pantoufles
Il y a tant de choses à changer.
Il me faudra crier plus fort !
Pour réveiller les morts vivants
Mais j'ai la chaleur de vos corps
La tendresse et les rires d'enfants.
J'ai l'amour de tous ceux qui s'aiment
L'éternité pour dernier port
Et puisqu'il faut mourir quand même
Je choisirai l'heure de ma mort.
La vie est longue parait-il
Elle déambule au jour le jour
Elle se parsème d'imbéciles
Et de grisaille sur les faubourgs
J'ai rendez-vous avec la mort
Je n'ai pas peur
Il y a les choses du quotidien
Fatigue aux yeux, réveil matin
Quelques rencontres incertaines
Les habitudes qui vont certaines
J'ai rendez-vous avec la mort
Je n'ai pas peur
Je fuis les vieux rats nostalgiques
Les jeunes loups qui se rappliquent
Les temps modernes deviennent risibles
Et j'en appelle à l'invisible
J'ai rendez-vous avec la mort
Je n'ai pas peur
Parfum discret de cette femme
Qui m'a foutu le vague à l'âme
Et que je porte à croche cœur
Sans rien attendre du bonheur
J'me dis ; les femmes souffrir pour elles
Elles sont au charme dérisoire
Elles se contentent d'étincelles
Pour l'incendie, va te faire voir
J'ai rendez-vous avec la mort
Je n'ai pas peur
Je voudrais mourir au matin
Chambre d'hôtel corps inconnu
Une dernière fois serrer les poings
Et qu'on n'en parle plus
A l'envers de vos lois et de vos habitudes,
Sans haine, sans rancoeur tout risquer chaque jour,
N'avoir plus rien à perdre unique certitude
Contre vents et marées rage de vie et d'amour,
Jusqu'au bout !
A l'envers de vos rires, à l'envers de vos fêtes,
Idéaliste et fou, chevalier sans raison,
Se défaire à jamais des idées toutes faites,
Tout donner de soi même, même pris pour un con
Jusqu'au bout !
Faux amis me trahissent ils attendent ma chute
Chaque pas que je fais les conduit à leur fin
Amourettes dociles meublent leur solitude
Ils font l'amour tous seuls ça fait marrer mon chien
Jusqu'au bout!
Soif de liberté de justice et de paix
Soif de vérité impossible destin
Je préfère ceux qu'agissent tout en restant muets
Que ceux qui parlent trop ne faisant jamais rien
Jusqu'au bout!
Debout ô compagnon : nous reprenons la route
Laisse dire laisse faire car ils ne vivent pas
Ils trichent et ils calculent l'incertain les déroute
Fais chanter ta guitare c'est le dernier combat
Jusqu'au bout!
Et puis quitte à mourir autant mourir de rire
Les hommes sont des couvents, couvant leurs petits sous
Ils deviennent pourris à force de se le dire
Et se saoulent la gueule sans être jamais saouls
Jusqu'au bout !
Ils jugent, ils se cachent, ils se font voter des lois
Ils sont fiers du passé, l'avenir les rassure
Leur présent est si peu qu'ils font n'importe quoi
Et consomment l'orgueil jusqu'à la pourriture
Jusqu'au bout !
En ce siècle de paumés ô ma tendre tendresse
Je cherche une raison qui ne raisonne pas
Aussi seul qu'un enfant et sans laisser d'adresse
Je suis sur un chemin qui s'avance vers toi
Jusqu'au bout!
Jusqu'au fond de mes tripes et jusqu'au fond des choses
Et quitte à me tromper et me tromper encore
Je suis ce que je suis et ne suis pas grand'chose
Jusqu'au bout de la vie et jusqu' après ma mort !
Jusqu'au bout !
Moi, je suis l'hiver au fond du quartier,
Vieux loup solitaire, coeur abandonné,
Je marche de travers, ça m'fait tituber,
Je regarde par terre pour n'plus regarder.
R. Dès la nuit tombée,
Je hante les rues,
La vie m'a blessé,
J'attends qu'ell' me tue.
La nuit m'appartient, je la connais bien,
Elle se donne à ceux qui vont sans matin,
Elle rit comme elle pleure, brave citoyen,
Si elle te fait peur, reste dans ton coin.
R.
Vous me dites fou, pauvre et sans raison,
Je n' suis pas comme vous, vous avez raison,
J' n'aime pas vos sourires, car ils sont moqueurs,
Gardez vos plaisirs, je garde ma douleur.
R.
C'est vrai, vos enfants sont déjà comme vous,
Ils rient méchamment, me jettent des cailloux
Je les laisse faire et j'essuie mon sang,
J'ai mal dans ma chair mais je serre les dents.
R.
Et la société, si elle se protège,
Fausse liberté, tu es pris au piège,
Tu vis à crédit, tu travailles pour elle
Tu n' peux plus t'enfuir, car elle te surveille.
R.
Je crache ma misère, je pisse sur tes murs,
Je fais tes poubelles, je bouffe tes ordures,
Je ne suis qu'un rat et je mords tes chats,
Si tu me salues, je n' te salue pas.
R.
Je suis moins qu'un chien, moins qu'un cimetière,
Je suis moins que rien, garde tes prières,
Tes mots militaires ne me font pas peur,
Arme ton fusil et tire en plein coeur.
R.
Je suis ta conscience, j' te croise tous les soirs,
Je suis ta souffrance, je suis ta mémoire,
Tu baisses les yeux rien qu'à mon regard,
Mème si tu m'en veux, je suis ton miroir.
R.
Une fillette, dans la ruelle, joue à la marelle.
Dans nos prisons on t'enchaîne
C'est dangereux un insoumis
Comme un rat mis en quarantaine
Très contagieuse la maladie
C'est si facile d'être contre
D'y mettre les pieds sans être pour
Et l'on y chante et l'on y pisse
La lâcheté c'est comme le vice
Mais toi dans notre tour de Babel
Tu as gardé tes rêves et ta pureté
Je sais, c'est dur d'être fidèle
D'oser pisser sur l'armée
Ils te diront que tu es fou
Ce que tu fais ne sert à rien
Pour contester on est beaucoup
Mais pour agir on n'est plus qu'un
La vie est pleine de mercenaires
Qui pendant un an ont rampé
Qui à coups de bottes dans les fesses
A coups de sellerie sont éduqués
Mais toi dans notre tour de Babel
Tu as gardé tes rêves et ta pureté
Je sais, c'est dur d'être fidèle
D'oser pisser sur l'armée
Insoumis, je suis avec toi
Je t'offre ma chanson
Les compromis et les blablas
Ne font pas trembler l'oppression
Mais dans la rue comme les autres
Je marche et je suis libre
Dans ta prison, seul, l'insoumis
Tu nous montre du doigt
N'y allez plus, n'y allez pas
Et il aura gagné
Désertez tous et pourquoi pas
A votre tour d'oser
Que les soldats plantent des fleurs
Aux murs noircis des prisons
Où pourrissent ces hommes de cœur
Des hommes de vie et de raison
Et dans notre tour de Babel
Nous garderons nos rêves notre pureté
Pour une fois, ensemble, soyons fidèles
Osons pisser sur l'armée.
La chanson des enfants "Voyage dans l'imaginaire"
... Car il pleut sur Lyon
Et je pense à Marseille
Aux gosses de Frais-Vallon
Leurs sourires m'émerveillent
J'écris cette chanson
La chanson des enfants
Je la chante à Lyon
Et Marseille l'entend
Car il pleut sur Lyon
Et je pense au soleil
Aux gosses de Frais-Vallon
Qui colorient Marseille
Cour de récréation
Des rires et des regards
C'est avec émotion
Que je vais les revoir
Ces gosses de Frais-Vallon
Quartier Nord de mon coeur
Sanglots longs du béton
Sur la colline des fleurs
Colline de Frais-Vallon
Chantée par ces enfants
Toujours s'en souviendrons
Même quand ils seront grands
II pleut vraiment sur Lyon
Et je pense à Marseille
Aux gosses de Frais-Vallon
Leurs grands rires me soleillent.
De votre accent bleu ciel
Chantez fort les enfants
Vous chantez à Marseille
Et tout Lyon vous entend.
La misère c'est comme la mort
Moins on en parle, mieux on se porte.
Les mains tremblantes du vieillard,
C'est du ciné, une vieille histoire.
On ne va pas chercher plus loin,
II peut crever notre prochain,
Dieu le protège, j'y suis pour rien.
II peut crever notre voisin
Mais n'oublie jamais
Que le vieillard qui va mourir
II te ressemble...
La peur c'est comme le reste,
Faut pas jouer à ces jeux là.
On se protège avec son pèze,
Mais la peur ne s'achète pas.
Tu peux bien rire dans ton plastron,
Tout passe, un jour, tu passeras.
Tes os en terre se pourriront
Qu'tu sois curé ou avocat.
Alors pourquoi avoir si souvent oublié
Que le
vieillard qui t'implorait
Te ressemblait...
Femme sous tes fourrures et tes diamants
Se cache un corps qui s'est fané.
Tu n'as jamais connu d'amants
Qui furent capables de t'aimer.
L'amour se donne sans réfléchir
Le fric ne peut pas l'acheter
On ne peut pas refaire sa vie,
On ne peut pas se repuceler
La vieille qui est morte de froid
Te ressemblait...
Malheur aux faiseurs de chansons,
La vérité, faut l'oublier.
Juste un peu de contestation
Pour se faire croire qu' tout va changer.
De clope en clope, de filles en filles,
Notre jeunesse part en fumée,
Et pour ne pas rater sa vie,
On se refait une beauté.
Mais n'oublie jamais
Que le vieillard qui fait la manche,
II te ressemble...
Montre ton cul à l'univers,
Tu sais il n'en rougira pas.
On se fout de tout, et tes vers,
Ils ne les écouteront pas.
Cache ton p'tit cœur et va dormir,
La vie ne peut pas être un rêve.
Va donc demander à tes amis
Qui donc y croit ! Qui donc y croit !
Donne une pièce au vieillard
Qui va mourir de faim.
Tu n'y peux rien...
Tu n'y peux rien !
Elle a mal, la nature
On pille la nature
On viole la nature
On y dépose nos ordures
Toutes nos merdes à l'état pur
Ce n'est pas important la nature
On peut tout lui faire à la nature
La saccager, la violer
La piétiner, et la tuer
Mais quand plus rien n'sera nature
On en rêvera de la nature
Mais il sera trop tard pour y penser
Il n'y aura plus de soleil, plus de printemps
Ni d'arc en ciel
Chambre d'hôpital.
Une femme tremblante avorte d'une étoile
Et son âme est mourante.
Toute la galaxie se pose sur son cœur.
Seule devant l'infini, elle pleure.
Vous qui avez un crucifix dans le cœur, ne jugez rien,
Que savez-vous de son malheur,
Des larmes qui coulent sur ses mains.
Chambre froide pour si grand cœur.
Vous qui avez si peu de cœur, ne jugez rien,
Que savez-vous de sa douleur, passez chemin.
Elle se parle à elle seule, cela la regarde
De se parler toute seule, elle se parle,
Elle va si loin en elle qu'elle touche le bout du ciel,
Qu'elle se donne au soleil jusqu'au bout de l'éveil.
Et la petite étoile avortée lui murmure à l'oreille
"Ne sois pas triste maman,
Tu me gardes en secret
Au fond de tes tourments.
Faut vivre maintenant,
Je me suis envolée
Dans d'autres galaxies
Et je te dis merci
Merci de me garder
En toi secrète pour l'éternité.
Ne les écoute pas,
Faut vivre maintenant.
Je t'aime".
Voici sales gens, ce que dit la petite étoile avortée
Au cœur de sa maman, elle parle du verbe AIMER.
Taisez-vous,
Cela ne vous concerne pas,
Cela ne vous regarde pas.
Que pouvez-vous comprendre,
Puisque juge vous guide,
Puisque vos cœurs sont vides.
Que savez-vous de sa douleur,
Gens de contre douceur,
Gens de foutre la peur,
Gens moralisateurs,
Crucifix dans le cœur,
Gens au cœur mercenaire,
Gens au porte prière.
Avec vos droits et vos droitesses,
Vos religions, vos tiroirs-caisses,
Vos garde à vous, vos militaires,
Vos lois sectaires,
Emmerdeurs sur la terre.
Tous vos massacres autorisés pour innocents,
Mort à la guerre !
Pour enfants mourant de misère,
Toutes vos fausses aides humanitaires.
La bonne conscience se paie très cher.
Vous avez le droit de tuer des enfants nés.
Errantes ces mères, tous ces pères
Qui frappent leurs gosses sans se gêner.
Toutes vos écoles, vos cimetières,
Pour les museler vous savez faire,
Adultement et sûrs de vous.
Je sais, vous dites que je suis fou.
Mais regardez autour de vous,
Tous ces enfants de n'importe où,
Prostitués, déportés et tous les jours assassinés
Au nom de bombardements logiques
Pour la patrie et pour le fric,
Pour toutes les idées politiques
Au nom de Dieu, de tous ces flics.
Dieu lui-même n'a-t-il pas avorté son fils
Jusqu'à le conduire sur la croix ?
Tout cela me donne la nausée
Et j'en appelle au verbe AIMER.
J'écris sur le sable océan,
Et que mes mots granit,
Revaguent au cœur de tous ses gens
Des mots d'amour et sans dédites
Pour que demain tous les enfants,
Qu'ils viennent de naître ou qu'ils soient grands
Vous chantent en coeur à fleur de sang
Des mots bonheur infiniment,
Des mots Jura,
Des mots Cévennes,
Des mots Bretagne,
Des mots banlieue,
Des mots qui circulent dans nos veines,
Toutes nos tendresse à fleur de mots,
Des mots Brésil,
Des mots d'Afrique,
Des mots de n'importe où,
Des mots d'amour qui nous impliquent,
Des mots folie et porte-fous,
Des mots sans moi et des mots sans toi,
Mais des mots qui sont tellement nous,
Des mots sans mise en croix,
Et des mots sans mise à genou,
Des mots d'enfants quand ils inventent,
Des mots qui volent bien au-delà
Du temps, des années et des jours,
Sans écriture et sans parfait,
Des mots qui vont se faire l'amour
Et qui se savent moins parfaits.
Alors, gens de si peu de mots,
Ne jugez rien en cette femme
Ce que la morale condamne
C'est l'infinie tendresse des mots.
Je crie des mots d'enfants du monde,
Des mots soleil, des mots de l'ombre,
Des mots aux portes des prisons,
Des mots en milliards de prénoms
Des mots de nature, de grand fond,
Des mots qui vont et se défont,
Des mots d'amour sans illusion,
Des mots en milliards de prénoms...
Chambre d'hôpital.
Une femme tremblante avorte d'une étoile
Et son âme est mourante.
Toute la galaxie se pose sur son coeur,
Seule devant l'infini, elle pleure,
Elle pleure...
Elle pleure...
La petite fille attend pour traverser la rue
Mais les automobiles ne s'arrêtent même plus
C'est pas de chance (bis)
Pour cet enfant et ses yeux bleus
Pauvre innocence (bis)
Faut-il que le monde soit orgueilleux.
La petite fille attend pour traverser la rue
Mais les automobiles ne s'arrêtent même plus
Quelle insolence (bis)
Pour cet enfant et ses yeux bleus
Pas d'espérance (bis)
Le monde est-il déjà trop vieux.
La petite fille perdue sur le pavé
Regarde les voitures passer
Que faut-il faire (bis)
Je ne sais pas, je ne sais plus
Faut-il se taire (bis)
Parait que le monde est foutu.
La petite fille dans un long sanglot
Crie pitié aux grosses autos
Pauvre mésange (bis)
Même tes larmes n'y feront rien
Il n'y a plus d'ange (bis)
Dans ce beau monde de vaurien.
La petite fille au milieu du béton
Aurait voulu nous chanter la chanson
De son enfance (bis)
Mais son enfance est déjà loin
C'est pas de chance (bis)
Pour ceux qui grandiront demain.
Jean-Marc LE BIHAN Paroles - 3 -
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