Ça y est, elle a crevé la vieille
Le vieux était parti plus tôt
Ils ouvrent les placards de la vieille
Sont en argent tous les couteaux
Elle gagnait si peu la vieille
Qu'elle économisait tout le temps
La Caisse d'Epargne veille à l'oseille
Et son oseille c'est notre argent
Dans la chambre on veille la vieille
La vieille est morte
Ils emportent tout.
Ils se partageront les restes
D'une petite dame aux cheveux blancs
L'argent pourrit tous ceux qui l'aiment
Ils sont nombreux ceux qui aiment l'argent
Avec du pognon dans la poche
Et quitte à perdre l'amitié
On se trahit, on devient moche
On oublie jusqu'à s'oublier
Tu te crois fort, tu te crois riche
Tu te dis petit parvenu
Mais sache qu'au regard des plus riches
Tu n'es rien d'autre qu'un trou du cul
Tu fais comme si tu as de la tune
Et dire que la vieille n'en avait pas
Tu bouffes connard sa petite fortune
Au casino des cons d'en bas
Et dire que la vieille nous aimais tant
Qu'elle faisait attention à vous
Et dire qu'elle était de son temps
Mais de son temps tout le monde s'en fout
Elle qui est fragile et si tendre
Qu'elle se réveillait en pleine nuit
Et toujours là pour vous défendre
A faire soleil quand il f'sait pluie
Elle était chouette, c'est vrai, la vieille
Son p'tit livret n'est pas si p'tit
Elle avait sa p'tite fiche de paie
Tu la voles en pleine nuit
Tu t'achèteras un bateau
Pour faire le beau à Saint Tropez
Petit, petit, mais assez gros
Le p'tit magot qu'elle t'as laissé
Avec ses doigts de couturière
Elle a tissé toute sa peau
Et si son argent te rend fier
Bienvenue chez les cons d'en haut.
Tu sais que tu mourras la vieille
Lorsque tu rejoindras papa
Je serai triste ma petite vieille
La tristesse ne se compte pas
J'achèterai des marguerites
Ton chanteur de rue malheureux
Déposera son bouquet d'artiste
Sur la tombe des jours heureux
Car tu disais toujours ma mère
Pourquoi les gens ont cent bonheurs
Et ce bonheur là mon p'tit père
L'avais déposé là sur ton cœur
Je veux crier ma vie d'artiste
Celle qui ressemble à tes grands yeux
A ce bouquet de marguerite
Qui me rendra si malheureux
Mais je ferai ma vie d'artiste
Je resterai droit debout
Comme un vieux clown qui se dit triste
Je ferai rire malgré tout
Maman, je veux te dire : Je t'aime
Et tu le sais depuis longtemps
Ce verbe là reste le même
Pour des milliards, milliards d'enfants
Alors tu sais ma petite vieille
Ce que je veux garder de toi
Je n'envie rien, ma petite vieille
Ni ceux d'en haut, ni ceux d'en bas
Le vieil homme réfléchit
Assis face à la mer
Il voit son Algérie
Coeur sanglant sur la terre
Il a les larmes aux yeux
Marseille s'est endormie
Il vague comme il peut
Son bateau c'est l'esprit
Sa vieille djellaba
Il l'a toujours portée
Comme ton costume de soie
Ton jean's délavé
Et quand il a souffert
Aux rires des imbéciles
Son visage berbère
Parlait toujours kabyle
Surtout ne l'oublie pas
Car tu es né de lui
Dans ta banlieue p'tit gars
Si un jour tu l'oublies
Tu auras tout perdu
Ton père, ta mère, ta terre,
Et si tu n'en peux plus
Repense à ton grand père.
Il est venu ici
Travailler pour le pain
Ses nuits, ses insomnies,
Ses soucis quotidiens
Sa vieille djellaba
Elle les connaît par coeur
Il venait de là-bas
Il pleurait comme tu pleures
Quand je dis il pleurait
Il pleurait comme la pluie
Je veux dire il disait
Tout ce qu'on a pas dit
Travailler pour le pain
S'éteindre de fatigue
Ton grand père comme le mien
Reste le meilleur guide.
La vieille djellaba
Toujours contre sa peau
Tu n'es pas de là-bas
Mais tu es de sa peau
Et les yeux du vieil homme
Tendus vers l'horizon
Ont le regard du gone
Qui écrit cette chanson.
Je veux dire en cela
Ouvrez tout grand vos yeux
La vieille djellaba
Ecorce de bon Dieu
C'est l'amour d'un soldat
Qui déteste la guerre
C'est ton coeur quand il bat
C'est l'âme de ton grand père
S'il vous plait messieurs dames
Arrêtez de mentir
Mourir n'est pas un drame
S'exiler c'est mourir
Le mot intégration
Est un mot de raciste
Cette terre c'est ton nom
Ta joie et ton supplice.
Et ne l'oublie jamais
Ce vieux en djellaba
Il est porte-secret
Il est ton vrai combat
Moi qui suis né d'ici
Qui m'en vais voir ailleurs
Je porte son Algérie
Comme on offre une fleur.
P'tit gars dans ta banlieue
N'oublie pas ton histoire
Un jour on devient vieux
Un jour il se fait tard
La vieille djellaba
C'est tes yeux merveilleux
N'oublie pas petit gars
Tu es l'eau et le feu.
Et le vieil homme se lève
Tourne le dos à la mer
Marseille se réveille.
Il commence à se taire.
La vieille djellaba
Portée par le soleil
Le ciel de haut en bas
S'éclaire un arc en ciel
Surtout ne l'oublie pas
Surtout ne l'oublie pas
Surtout ne l'oublie pas
La vieille putain est amoureuse,
Paraît que ce n'est plus de son âge.
Toute une vie jouer la gueuse,
C'est un rôle qui a peu d'avantages.
A cinquante piges, moitié clocharde,
A racoler quelques paumés,
Quelques vieux chnoques, des vieux toc
Qui oublieraient presque de payer.
La vieille putain est amoureuse,
Paraît qu'elle n'en a plus le droit.
Quand la vieillesse est miséreuse,
L'amour se confond avec la loi.
Dans les tripots le samedi soir,
A racoler quelques miteux.
Montre tes fesses pour un pourboire
Nuit libertine pour les messieurs.
Ça va faire rire les imbéciles,
Une vieille se déshabillant
Sur un comptoir en pleine nuit
Pour amuser quelques clients.
C'est une vieille pute, tout est permis,
Pas de vieillesse, pas de sentiment,
On te dégrafe ta chemise :
C'est le respect de braves gens.
Dans la salle du vieux café
Le vin, la bière coulent à flots.
On mérite bien de se saouler
Après une semaine de boulot.
Un colonel à la retraite
Qui tapinait il y a longtemps,
Pour mettre du piquant à la fête
Se fout à poil, c'est pas charmant.
Le colonel tâte la vieille,
Il lui laboure les deux seins.
Ça sait y faire un colonel,
Il veut le prouver aux copains
Sur le comptoir la vieille râle,
Elle n'a plus envie de jouer.
Il n'y aura pas de miracle,
Tous passeront, c'est régulier.
Pire qu'une vache dans les foires
On la tripote en bon salaud
On se la tringle pour un pourboire,
Deux sous dans l'trou, c'est rigolo.
Et tous y passent, c est la fête,
Y'a pas d'raison de s'en priver,
Cette vieille là est pire qu'une bête,
Elle passe sa vie à tapiner.
Et les gentils p'tits complexés
Se montrent les plus dégueulasses.
C'est bon, c'est bon de s'défouler
Quand on a tous le même visage.
Et les pépères qui dans les squares,
Font des promenades avec mémère,
Se prennent ce que tous les soirs,
Ils n'ont jamais pu oser faire.
Les vieux affalés sur les tables
Digèrent la dégustation.
Qu'on soit vaurien, qu'on soit notable,
Qui à cette vieille aurait dit non ?
Elle ramasse ses vieilles fripes,
Et les cent francs qu'elle a gagnés.
Ça ne paie pas bien les orgies
A minuit dans les bas quartiers.
C'est pas comme les putes des palaces,
Qui font l'amour avec Rothschild.
D'ailleurs ce n'est plus de son âge,
A cinquante piges on crache sa bile.
Elle dégueule toutes ses tripes,
Pleure d'amour, veut s'excuser.
Personne n'écoute quand elle crie :
Une pute ça peut bien crever.
La vieille putain est amoureuse,
C'est plus d'son âge mais ça n'fait rien,
Car pour son âme douloureuse,
Un mot d'amour ça fait du bien...
La vieille putain, elle est heureuse,
Elle n'est pas seule, ça fait du bien...
Pour un soir d'être la logeuse,
La protectrice d'un petit chien.
Le cri de ceux qu'on n'entend pas
Des mineurs de Gardanne
Aux minots du Brésil
Pour ceux que l'on condamne
Pour ces milliers d'exil
Pour ceux qu'on assassine
Au nom de rien du tout
Pour les chiens qu'on surine
La tête dans l'égout
Pour l'oiseau qui s'envole
Que l'on crible de plomb
Pour l'enfant qu'on engueule
Et qui pleure pour de bon
Pour les tendresse seules
Et les amours blessées
Pour les cœurs qu'on effeuille
Et qu'on jette au panier
Peuples, réveillez-vous
Pour les hommes déchus
Tous les sans paradis
Pour les causes perdues
Pour le dernier des cris
Pour tous ces riens du tout
Qui se traînent à pleurer
Pour les simples et les fous
Pour cette envie d'aimer
Pour la terre que l'on ruine
Nature prise en otage
Pour ces souffrent à l'usine
Qui s'usinent avant l'âge
Ces enfants sans visages
Orphelins par les guerres
Pour tous ces paysages
Couleur de cimetière
Peuples, réveillez-vous
Pour briser dans nos têtes
Tous les murs de Berlin
Pour le dernier poète
La dernière des putains
Pour la fin des marchands
Pour les choses invisibles
Pour que le nain soit grand
Pour bâtir l'impossible
Pour le monde en sursis
La dernière fleur fanée
L'océan qui rugit
Comme pour crier pitié
Pour l'amour de la terre
Le dernier goéland
Pour ceux que l'on enterre
Le dernier des mourants
Peuples
Pour le dernier des gitans
Les ailes du désir
La symphonie du vent
Tous les êtres à venir
Pour les libres penseurs
Forces de la pensée
Pour la mort des censeurs
La censure censurée
Pour sauver la planète
Pour ceux qui vont naissant
Que chaque jour soit fête
Et chaque amour troublant
Pour celui qui va seul
Qui se sent rejeté
Pour la dernière des folles
Qui crie le verbe aimer
Peuples, réveillez-vous
Pour ne plus désunir
Nos regards et nos mains
Pour un seul peuple à dire
Pour un seul peuple humain
Pour celui qu'on insulte
Dernier des mohicans
Pour le dernier des justes
Pour le dernier volcan
Au nom de ceux qui souffrent
Crions encore plus fort
Pour nos cœurs qui s'engouffrent
A la vie, à la mort
Peuples
La vie
La vie quand elle se donne
Les chansons qu'on fredonne
Les oiseaux migrateurs
Vraiment, je n'en veux à personne
Je ris à tous les hommes
Les larmes de mon coeur.
Amour, mon infinie faiblesse
Les mots que je t'adresse
Sont des arrache-coeurs
Vraiment plus rien ne me console
Ma vie s'en va toute seule
Je suis porte-malheur.
Amour, ton coeur qui se détache
Je voudrais tant qu'il sache
Que je croyais en toi
L'hiver, la neige me caresse
Les chemins de traverses
Sont déjà derrière moi (bis)
Tu vois, je n'ai plus rien à dire
Je n'ai plus rien à rire
Peu m'importe les heures
Ma vie, ma vie je te la donne
Ne la vends à personne
Je suis un migrateur...
Au pavillon des suicidés
J'ai vu des gosses qui chialaient
Leur enfance était dévastée
Personne ne les comprenait
Leur regard pissait de détresse
Jusqu'à s'en mutiler le corps
Comme des petits chiens sans caresses
A peine nés que déjà morts.
Au chenil des désespérés
Des femmes éventrées par l'amour
Essayaient de se raccrocher
A la pâle lueur du jour
Des vieillards qui pour en finir
S'étaient assassiné le coeur
Balbutiaient dans un pauvre lit
Des mots qui n'ont plus de valeur
Au chenil des désespérés
J'ai vu des mains tendues d'espoir
Personne pour les réchauffer
L'hôpital est un grand dortoir
Au pavillon des naufragés
Vieillards, femmes et petits enfants
N'ont pas voulu s'agenouiller
Rentrer bêtement dans les rangs
Au pavillon des oubliés
Je n'ai pas trouvé le bon Dieu
Se serait-il embourgeoisé
Aurait-il peur d'ouvrir les yeux ?
Au pavillon du désespoir
Chaque détresse est un message
Quand on est au bout du couloir
Toute la vie est mise en cage.
A force de tricher pour survivre
Le monde crève sans amour
Faut-il mourir pour être libre
Afin de renaître au grand jour
La vie se perd dans le confort
Le fric nous a bouffé le coeur
Comment trouver un réconfort
Lorsque tout autour nous fait peur
Nous fait peur !
Chacun chez soi tenu en laisse
La porte mille fois verrouillée
A force de vivre sans tendresse
On finit tous par en crever
Pour vivre heureux vivons cachés.
Ne suffit plus à ces enfants
Qui n'ont commis qu'un seul péché
Celui d'avoir le coeur trop grand
Le coeur trop grand
Au pavillon des coeurs sensibles
Les humains se donnent la main
Ils ont atteint la même cible
Ils sont sur le même chemin
Les gens ne comprendront jamais
Que quand l'amour t'est interdit
Tu préfères mourir en secret
Fermer ta porte sans faire de bruit
Sans faire de bruit
Jusqu'à souffrir, jusqu'à mourir
Seul jusqu'à faire saigner mon corps
Partir pour ne plus revenir
Loin de cette loi du plus fort
Au pavillon des suicidés
Chaque geste est un mot d'amour
Chaque regard est un baiser
Chaque sourire un nouveau jour
Un nouveau jour.
Et notre monde messieurs dames
N'en finit plus d'agoniser
A chaque jour, à chaque drame
La terre transpire de pitié
Vous qui jugez les pauvres gens
Regardez-vous petits bourgeois
A quoi peut bien servir l'argent
Quand on est seul dans son chez soi
Votre morale on n'en veut plus
Nous sommes fous de liberté
Nous allons refleurir les rues
Libérer tous les opprimés
Au pavillon des suicidés
J'ai vu des coeurs brûlants d'amour
Et ce sont eux qui m'ont donné
La force de me mettre debout.
Je suis loin d'être un artiste
Un de ceux de la grande liste
Un gentleman un grand monsieur
Un beau garçon talentueux
Je n'habite pas un village
Je suis perdu au deuxième étage
D'un HLM peint en gris
Qui connait trente ans de ma vie
C'est vrai je suis un peu sauvage
J'aime pas bien montrer mon visage
Je n'connais que mes voisins d'palier
Les autres ne m'ont jamais parlé
Je n'vais pas souvent à la messe
Ni au bistrot ni aux kermesses
Je reste avec ma femme à la télé
Mes deux filles et le dernier
Moi aussi m'sieur je rêve d'un pays
Où les gens sont heureux, où s'écoule la vie
Un nuage m'sieur, rien qu'un sourire
Tournez les pages, je reste ici
A l'usine cinq jours par semaine
Mon bel âge je m'en vais le perdre
Pour récolter quelques deniers
Qui me permettent de subsister
Mon salaire je le consomme
Un litre de rouge trois kilos de pommes
Des vêtements pour mes enfants
Et le reste pour l'appartement
Le matin c'est la détresse
Quand le réveil me sort d'un rêve
Où j'étais heureux de vivre
Avec ma femme et nos petits
Mais il faut bien nourrir ses gosses
Pour moi la vie n'a rien d'une noce
Un seul jour sans travailler
C'est les emmerdes et c'est l'huissiers
Moi aussi m'sieur je rêve d'un jardin
Où j'aimerais courir avec mes trois gamins
Et ma femme m'sieur, mon tendre amour
La vie le gâche dans chaque jour.
Comme je m'en fous de la retraite
De la politique et des grands maîtres
Du noir du rouge et du satin
Moi je bosse presque pour rien
Je suis peut-être un mauvais fils
De n'faire partie d'aucun parti
Mais personne ne m'a jamais aidé
Ni les révolutions, les présidents ni les curés
Et que le bon dieu me le pardonne
J'ai jamais croqué sa pomme
J'en ai marre de leurs conneries
C'est moi qui paye, c'est moi qui plie
Dieu, faut-il que je prenne un fusil
Pour qu'enfin on entende
Tout ce qui crie en moi
Partir m'sieur, quitter la grande ville
Quand on n'a pas d'argent
Comment faire, dites moi, m'sieur.
En attendant je nourris mes gosses
Pour eux la vie sera pas une noce
Comme le père, ils paieront
C'est dur de porter le même nom
Comment voulez-vous que je sache
Chanter des vers, remplir des pages
Je n'ai qu'la sueur de mon front
Mes pauvres mains et mon litron
En attendant que la mort sonne
Qu'elle m'emporte, qu'elle me console
Je continue mon p'tit chemin
Le cœur aux tripes mais ça n'fait rien
En attendant un hold-up
Je continue de porter l'deuil
Un jour peut-être, je dis peut-être
Le monde ouvrira ses fenêtres
Mais d'injustice en injustice
Le monde perd son équilibre
J'suis un prolo c'est pas un crime
Je suis un homme qu'on assassine.
Et pourtant m'sieur, quand j'étais un enfant
Je voulais être grand, et vivre heureux
Avec ma femme, m'sieur, et mes enfants
Les plus belles fleurs se fanent
Même de taches de sang.
Je cherche dans le noir le souvenir d'Hélène
Je le cherche chaque soir quand mon coeur est en peine
Nous étions deux amis que le temps n'a tués
Nous étions deux amis, je crois que j' l'ai aimée.
Je recherche souvent le souvenir d'Hélène
Tous ceux qui me sourient se moquent par derrière
Elle, c'était en mon coeur ma joie, mon espérance
Elle, c'était le bonheur que l'on rêve à vingt ans.
Je recherche à présent le souvenir d'Hélène
Et que passe le temps, et que s'enfuit Hélène
Je suis seul exilé, je suis loin de la terre
Je suis dans le quartier des sentiments blessés.
Et demain si je meurs au petit cimetière
Ma tombe sera fleur de neige par l'hiver
J'aurai face à la mort sur mes lèvres humides
L'appel de mon coeur réclamant son sourire
Je recherche ce soir le souvenir d'Hélène
Car je me sens si seul face au noir qui descend
A mes yeux accrochées les perles de l'ennui
Je suis un écolier qui se cherche un ami
Un ami...
Jean-Marc LE BIHAN Paroles - 4 -
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